Versus de Luca Tahtieazym

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Résumé de l’éditeur :

ENTREZ DANS LA TÊTE DU TUEUR…

Quand on lui attribue à tort une nouvelle victime, Achille, le tueur en série que la presse a baptisé L’Artiste, comprend qu’une personne connaissant son modus operandi l’imite.
Les rôles s’inversent et il décide de mener l’enquête.
On trompe comme on tue : en se grimant et en semant les bribes d’une vie imaginaire que la proie ne suspectera pas.
Mais qui est la proie ?

Mon avis :

Au hasard d’une balade sur un célèbre réseau social, je suis tombée sur Versus de Luca Tahtieazym et j’ai tout de suite fait le parallèle avec le roman de Paul Cleave, « Un employé modèle », que j’avais beaucoup aimé.

Toutefois, même si elles partent de la même idée, un tueur en série qui enquête pour découvrir le malotru qui les imite, les deux histoires sont très différentes. Alors que « Le boucher de Christchurch tue presque par accident, Achille, lui, sait parfaitement ce qu’il fait, il est méticuleux, fait preuve d’un grand sang froid et revendique son statut de psychopathe.

J’ai aimé l’histoire, découvrir le personnage narcissique et sûr de lui, mais surtout le ton employé. On entre vraiment dans la tête d’Achille. Je ne peux pas dire que je me suis attachée à lui, en fait, j’ai préféré sa compagne, Claire, une femme douce, aimante et dévouée, mais j’ai adoré pénétrer les pensées intimes et le quotidien du psychopathe et je me suis prise au jeu de l’enquête.

Par contre, j’ai beaucoup moins aimé la fin. Pas qu’elle soit bâclée, mal écrite ou inintéressante. Non ! En fait, elle est tellement parfaite que j’en ai hurlé. Bon ok, j’exagère un peu. Mais vraiment, l’auteur ne pouvait pas trouver meilleure fin.

La plume de Luca Tahtieazym est fluide, adaptée au contexte et entraînante. Et quel vocabulaire !

Dès les première lignes, Achille nous met dans l’ambiance et nous invite au meurtre de Françoise, nous explique son art et nous incite à le comprendre.

Bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré ce livre et je pense que ce ne sera pas mon dernier de l’auteur. Je me laisserais bien tenter par « Le roman inachevé ».

Où trouver ce livre ?

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Les mains blanches de Théo Lemattre

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Résumé de l’éditeur :

Si je raconte cette histoire, c’est pour me confier. Je suis au bord du gouffre, à un cheveu d’une mort atroce et anonyme. Comment en suis-je arrivée là ? Mon histoire est empreinte de violence, de torture psychologique et de souffrance.

Depuis mon crime, j’ai plongé. J’ai entamé une longue descente aux enfers.

Mon chemin était tracé, l’histoire était écrite. Autant mourir comme j’ai vécu : dans la misère et dans l’excès.

Plongez dans un thriller court et intense, et découvrez le terrible milieu de la prostitution et de l’excès. Bienvenue en enfer.

Mon avis :

J’avais découvert Théo Lemattre avec son premier roman L’omerchat, qui m’avait fait mourir de rire. Alors, tout naturellement, j’ai voulu découvrir ses nouveaux écrits et le résumé de « Les mains blanches » m’a interpellée.

L’héroïne dont on ne connaîtra jamais la véritable identité a subi une progressive descente aux enfers suite au décès de son père et au retour de sa mère dans son pays d’origine, la Namibie.

D’abord enthousiaste face aux possibilités qui lui sont offertes à son arrivée en France, elle va connaître une terrible désillusion et tomber dans la drogue et la prostitution. D’abord surnommée Douceur d’ébène durant cette période noire, elle se fera ensuite appeler Béatrice lorsque le Capitaine Jaisoncourt lui confiera une mission d’espionnage qui la conduira aux portes de la mort.

J’ai aimé le réalisme de l’histoire. L’auteur ne nous épargne rien de la sombre réalité de la prostitution, de la drogue et des difficultés d’intégration des populations issues de l’immigration. Dommage que cette plongée réaliste dans l’enfer que dénonce l’auteur soit ponctuée de quelques fautes récurrentes. Toutefois, Théo est encore jeune et a tout le temps de s’améliorer sur ce point.

L’intrigue est maîtrisée, le suspense présent à chaque page et le peu de descriptions ne m’a pas du tout gênée pour entrer dans l’histoire. Le dénouement est génial mais je n’en dirai rien. D’ailleurs, il m’a fait penser à un épisode de la série « Profilage » vu il y a peu de temps.

La plume de Théo Lemattre est juste et mature et ses propos démontrent une ouverture d’esprit et une culture étonnantes chez un jeune homme de 19 ans. Une telle maturité est plus que prometteuse.

En conclusion, un récit hyper réaliste qui met en avant les côtés les plus sombres de l’humanité. Les mains blanches est un vrai thriller digne des plus grands. Toutefois, une double intrigue aurait apporté encore plus de profondeur à l’histoire.

Où trouver ce livre ?

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Rien d’autre que la vie de Claire Casti de Rocco

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Résumé de l’éditeur :

Anna et Laurent se sont aimés il y a quinze ans.
Apprendre la mort de son premier amour, c’est parfois être contrainte à revivre le passé.
C’est peut-être aussi s’aventurer à découvrir des vérités bien cachées.
Quel est le lien entre la lettre bouleversante que Laurent a écrite à Anna avant de mourir, et la rupture d’un amour inébranlable ?
La vie qui danse, rit, hurle, révèle ses joies et ses peines, voilà le fil rouge de ce livre. Un livre tout en émotions où la tentation du bonheur et le doute ne sont jamais très éloignés l’un de l’autre.
Avec en toile de fond le somptueux décor des falaises normandes, une invitation au voyage entre présent et passé, une ode à l’amitié et à l’amour.
Un hymne à la vie, rien d’autre que la vie.

Mon avis :

Une complicité virtuelle mais sincère avec l’auteure m’a incitée à découvrir son oeuvre et je ne le regrette pas. D’ailleurs, j’attends avec impatience la sortie de « Le silence nous appartient », en juin prochain.

Anna est mariée avec Guillaume, un homme aimant mais tellement soucieux de son bien-être qu’il en est un tantinet trop protecteur, voire exaspérant. Mais là, c’est mon caractère très indépendant qui parle.

Ils sont parents de Marianne, 14 ans, une jeune fille à la fois forte et fragile, qui a un rôle central dans l’histoire, et de Lilou, un petit ange blond de 4 ans.

Anna est enceinte jusqu’aux yeux de son troisième enfant lorsqu’elle apprend le décès brutal de Laurent, son premier amour qui l’a abandonnée, sans explication, 15 ans plus tôt. Ce drame va la ramener dans son passé et lui faire revivre ses premiers émois de jeunesse.

Ce que j’ai aimé, dans ce livre, au delà de l’histoire bouleversante, c’est la puissance que l’auteur donne dans la description des émotions et particulièrement lors du dénouement qui m’a laissé les larmes aux yeux.

J’ai un peu moins aimé certaines longueurs au début du livre, mais qui ont vite été balayées quand je suis entrée dans l’histoire au point de marcher dans la rue, les yeux rivés à ma liseuse.

Claire Casti de Rocco évoque avec brio l’acceptation de la mort, l’insouciance de la jeunesse et les blessures liées à l’abandon.

Rien d’autre que la vie est bien plus qu’une romance. C’est un hymne à la vie, à l’amour et à l’amitié, un roman intense en émotions.

Le récit de la jeunesse d’Anna, rédigé au passé simple, aurait eu, selon moi, plus de punch, rédigé au présent, mais cela reste mon ressenti personnel.

L’intrigue est bien menée, ponctuée d’indices qui nous font imaginer plein d’issues possibles mais sans être révélateurs du dénouement et les descriptions m’ont juste donné envie d’aller découvrir « Les vaches noires » en Normandie (pari gagné là dessus), qui ont une importance capitale dans l’intrigue.

En bref, une intrigue intense en émotions et un dénouement à couper le souffle.

Où trouver Rien d’autre que la vie :

Amazon au format numérique et très bientôt au format papier en librairies…

 

Deux Zéros et Demi de Guillaume Lecler

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Les dieux se querellent une fois de plus ; cette fois, sur une question existentielle : la détermination. Et avec eux, ça ne se règle pas devant une chope dans une taverne. La Chance et le Destin, aussi bas de plafond que leurs ouailles, décident pour se départager de s’attacher les premiers bras cassés venus. Pas la fine fleur de la chevalerie, loin de là ! Ethinor, barbare mégalomane, Jermold, magicien incompétent, et Tallia, guerrière… (non, d’elle, on ne dira rien : trop risqué) se retrouvent bien malgré eux mêlés à un complot inextricable : il ne s’agit que de s’opposer à des démons, dieux et nécromants pour regagner ce qui leur est le plus précieux et accessoirement sauver le trône de l’Empire … Une broutille.

De l’érotisme (un peu), de l’humour (beaucoup) et des combats (répugnants).

Les lecteurs l’ont commenté :

« Le livre le plus drôle que j’ai lu depuis bien longtemps ! » Winston Churchill..

« Un pur chef-d’œuvre ! Mon fils est un génie. » Le papa de Guillaume.

Vous l’aurez compris, il s’agit d’un livre humoristique dont l’histoire un peu fantastique (l’on côtoie le monde des dieux, des démons, l’on y trouve de la magie…) est menée tambour battant par des anti-héros bien allumés, pas très futés ni courageux.

Je vais être franc, je crois n’avoir jamais lu de livre humoristique avant. Pas que je sois imperméable à l’humour, mais plutôt parce que j’ai toujours trouvé mon bonheur dans ce domaine avec les séries télévisées. Alors peut-être ne suis-je pas le plus à même, sans point de comparaison littéraire dans le genre, pour dire ce que j’ai pensé de ce livre. En fait, peu m’importe.

Parce que j’ai souri tout du long, j’ai ri un peu et surtout, j’ai passé quelques heures de bonheur déconnecté de notre morne monde. J’ai retrouvé tout ce que j’aime en humour :

– de la simplicité, l’auteur ne cherche pas à vous faire réfléchir des heures durant sur des jeux de mots ou des références complexes,

– un ton qui m’a fait penser à mes amours de l’humour : des blagues comme chez Les Nuls, des dialogues comme dans Kaamelott, le tout avec un petit arrière-goût sucré de Monthy Python.

J’ai par contre été un peu plus hermétique au comique de répétition, alors qu’il réjouira sans aucun doute nombre d’autres lecteurs.

La bande de losers qui fait son chemin, pas toujours vaillamment, dans les quêtes qui s’accumulent, les actions pitoyablement ratées, les coups de chance improbables, est finalement simplement réaliste et humaine à y regarder d’un peu plus près. Chacun pourra y retrouver un peu de ses propres défauts.

Un excellent moment de lecture, un roman pas ordinaire et bien écrit, que vous pourrez dévorer entre deux livres ou sous le coup d’une panne de lecture, pour vous replonger avec plaisir dans les mots.

Lire « Deux zéros et demi » sur Amazon

Sublimation de Bastien Pantalé

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Bordeaux, place de la Bourse, une oeuvre d’art intrigue les passants. Le meurtre atroce qu’elle dissimule annonce une psychose sans précédent.

Dans son atelier parisien, Damian Leisenberg subit les assauts de visions persistantes, des scènes macabres laissant présager le pire.

Le controversé Capitaine Bonhoure se lance sur la piste d’un tueur en série pour le moins créatif, mais face à la complexité de l’enquête, ses dons de criminologue ne seront rien sans les avis éclairés du Lieutenant Torrès.

Du port de la lune à Paris, le duo d’enquêteurs, impuissant, assiste au décompte des victimes.

Dans la lignée de Seven, un thriller psychologique qui changera à jamais votre regard sur l’Art.

 

Ils sont rares les auteurs français de thrillers qui arrivent à m’embarquer complètement dans leurs histoires. Bastien Pantalé a réussi ici un coup de maître. L’histoire est prenante au point que – et cela ne m’arrive jamais – je regrettais de devoir aller me coucher le soir, je pensais à son histoire avant de m’endormir…

Mêlant art, histoire de l’art, psychologie, meurtres effrayants, enquête policière précise, hypnose et bien d’autres éléments toujours dans la précision – même avec quelques minuscules libertés nécessaires au roman – l’auteur vous embarque dans son univers dans les pas de personnages attachants.

Il met en place les éléments, les personnages, les points de vue de chacun… et fait monter la tension, intensifie le rythme, vous emmène, vous entraîne au point que vous ne vouliez plus lâcher le livre.

Nous ne sommes qu’en janvier et Bastien Pantalé m’a déjà offert un de mes meilleurs moments de lecture de l’année même si je regrette qu’il n’ait su me berner !

Bastien Pantalé a écrit plusieurs autres romans que vous pouvez découvrir sur sa page auteur.

Pages associées :

« Sublimation » sur Amazon : https://www.amazon.fr/dp/B01MXLLEEL

Page de l’auteur sur Amazon : https://www.amazon.fr/Bastien-Pantalé/e/B00LZ2OVJ8

Facebook : https://www.facebook.com/B.Pantale

Knysna de Odehia Nadaco

Résumé de l’éditeur :

Connaissez-vous cette impression du noeud coulant ? Celle où vous êtes tellement prêt du cercle de corde devant vous que vous ne le voyez plus.Ce moment où vous regardez au travers et sentez que si vous vous rapprochez plus, à peine plus… Peut-être même l’avez-vous déjà autour du cou ?

Michael Stark et Hiilton HdB sont liés par un pacte d’amitié. Quand un drame survient qui remet tout en question.

Comment comprendre ce qui s’est passé ?

Comment protéger l’autre de sa propre incapacité à accepter ?

La relation complexe entre Hilton et Knysna viendra rapidement troubler la recherche d’une réponse, ramenant de vieux démons et mettant en péril un équilibre difficilement construit.

Mon avis :

C’est le titre de ce roman qui m’a incitée à le lire. Knysna, qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Alors j’ai commencé à lire et j’ai compris mais je ne vous en dirai pas plus pour ne pas gâcher la surprise.

Et là, l’auteur démarre fort : une attaque dans un bar, une petite fille qui meurt et des personnages dévastés chacun à sa la manière.

Mon préféré ? Hilton. Et là, l’auteur m’a épatée : une personnalité complexe et un passé sombre, le tout très réaliste et totalement humain. En fait, il m’a un peu fait penser à un de mes amis, l’argent et la puissance en moins.

L’intrigue est remarquablement bien menée avec des rebondissements, des fausses pistes et du suspens à chaque page.

Mais Odehia Nadaco n’a pas encore abattu toutes ses cartes puisqu’elle nous offre un dénouement sombre, envoutant et terriblement réaliste.

La plume est précise, juste et parfaitement adaptée au style de roman.

Une oeuvre entre le thriller et le roman noir digne des plus grands du genre.

Courez-vite vous procurer ce roman, vous ne le regretterez pas.

Le Carnaval des Illusions de Jo Rouxinol

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Plongée dans l’agitation d’un établissement scolaire, Eva fait ses premières armes dans l’enseignement en tant que surveillante. Elle se concentre sur le quotidien, parfois brutal, pour s’extraire d’un passé douloureux et s’empêcher de partir à la dérive. Mais le souvenir de son immersion au cœur d’une favela brésilienne continue de l’obséder bien après son retour à Paris. Avant, après, ici, là-bas, la jeune Eva navigue à vue entre ses identités multiples et nous entraîne dans un monde foisonnant de vie, jusqu’à ce que l’envers du décor impose sa sombre réalité et balaie ses illusions.

Des bidonvilles cariocas aux banlieues françaises, elle affronte une violence sans frontières qui la mènera au bout de la quête d’elle-même.

Pourquoi me suis-je lancé dans cette lecture d’un roman à la couverture gaie et chatoyante ? Pour changer, sans doute, et certainement parce que je le voyais passer sous mes yeux souvent dans des groupes de lecture et qu’il m’intriguait. Je suis amateur de sombre, de dur, de réalité noire. Et cette part d’ombre en moi n’a vraiment pas été déçue.

La Carnaval des Illusions, c’est un roman à deux voix mais toutes deux appartiennent à la même narratrice :

La voix d’un passé où pendant une année elle a vécu dans les favelas de Rio avec l’homme qu’elle aime, cette voix qui s’incruste dans le présent, cette histoire d’amour déçue dont elle ne peut se défaire et qui conditionne encore sa vie actuelle.

Et il y a ce présent, dans un collège de banlieue où élèves, profs et surveillants sont dépassés par les comportements des uns et des autres. Et c’est là que j’ai adhéré vraiment : c’est du réel, du concret et c’est sombre. Chaque personnage, avec sa personnalité, ses erreurs, ses traumas est une perle d’humanité.

La partie sur le Brésil m’a quelque peu décontenancé en début de livre : l’on connaît déjà la fin de cette histoire sentimentale alors pourquoi nous la raconter par le menu ? J’ai un peu forcé la lecture puis, sans prévenir, j’ai été happé. Les pages se tournant, cette période brésilienne vient éclairer le comportement actuel de la narratrice et les deux deviennent alors inextricables.

J’ai tout de même pris soin de demander à quelque autre lecteur de me donner son avis sur ce livre. Et cette personne avait été particulièrement emballée… par la partie Brésil de l’histoire !

Le Carnaval des Illusions est tout simplement superbe et superbement écrit, style entraînant, vocabulaire fourni et précis, histoire(s) dure(s) et belles rencontres. Vous en garderez certainement des images dans votre mémoire longtemps après avoir tourné la dernière page.

Jo Rouxinol a aussi écrit un roman jeunesse dont la sortie est prévue le 5 décembre 2016 : https://www.facebook.com/events/333241500385343/

Pages associées au Carnaval des Illusions :

Amazon (formats papier et Kindle) : https://www.amazon.fr/carnaval-illusions-Jo-Rouxinol/dp/1535444762

Kobo : http://www.fnac.com/livre-numerique/a9993388/Jo-Rouxinol-Le-carnaval-des-illusions#FORMAT=ePub

Page Facebook du livre : https://www.facebook.com/carnavaldesillusions

Sansonnets, un cygne à l’envers

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Résumé de l’auteur :

Ces cents sonnets sont des sourires qui te sont adressés. Ils ont été inventés lorsque j’avais du temps : à l’arrêt d’autobus, sur le quai de la gare SNCF, dans un train, sur un terrasse de café, dans une salle d’attente, sur un coin de table durant un repas ennuyeux, dans mon bureau, dans un magasin de chaussures, en discutant avec ma coiffeuse, en attendant un dessert au restaurant, en marchant en forêt, en essayant une nouvelle chemise, en lisant un livre, en marchant sous la pluie, en savourant un concert , en rêvant devant un arbre, en écoutant converser les sansonnets au-dessus de l’étang des cygnes… Où mènent-ils ? Vers la recette de… De quoi ? Ouvre, explore et tu verras.

Mon avis :

A la base, je ne suis pas amatrice de poésie. Pas que je ne sois pas sensible à la beauté des textes poétiques mais je suis plus familiarisée avec le format roman, et puis, les alexandrins, ce n’est pas ma tasse de thé.

Pourtant, je me suis laissée emportée par la musique de ces « Sansonnets ».

Vous l’aurez compris, par ces cents sonnets, l’auteur joue avec les mots, créant une musique enchanteresse pour l’oreille et pour l’humeur.

Toutes les situations ouvrent l’humeur poétique de Pierre Thiry, pour le plus grand plaisir du lecteur.

Amoureuse de la langue française, j’ai joué avec l’auteur à détourner et à faire chanter les mots.

Une plume fluide et habile, qui vous amène le sourire par le détournement des mots et de leurs sens.

Où le trouver ?

Amazon

 

Ce que murmurent les étoiles de Dominique Durand

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Quand l’homme est confronté à une situation extrême et inattendue, deux solutions s’offrent à lui : ou il la subit, ou il combat pour sa survie. Simple question de caractère, de facultés d’adaptation, mais dans les deux cas, le traumatisme vécu laissera forcément des traces…

William et Mary Perkins, un couple d’Américains sans histoire, et leur fille Allison, une adolescente un brin rebelle, quittent la Floride pour se rendre vers leur destination de vacances, le prestigieux parc national des Great Smoky Mountains.

Alors que leur Chevrolet traverse paisiblement la Géorgie, la route I-75 d’Atlanta disparait soudainement et tous trois se retrouvent piégés sur une voie désaffectée, suspendue au cœur d’un désert brûlant.

Tout en poursuivant leur quête d’explications rationnelles, ils vont devoir s’unir et lutter de toutes leurs forces pour survivre sur ce mystérieux territoire inconnu, où le danger guette à chaque instant.

William, Mary et Allison ne pouvaient imaginer que leur présence insolite sur ce site tenu secret constituait le prélude du plus fou, du plus pharaonique, du plus extraordinaire projet jamais envisagé par les hommes…

Voilà une odyssée étonnante. Tout comme Ulysse, mais en famille, ses héros se trouvent projetés dans un voyage initiatique et inattendu. William et Mary, tous deux scientifiques, partent en vacances avec leur fille Alli. Mais rien ne va évidemment se passer comme prévu. Les voilà projetés dans un lieu inconnu, impossible à reconnaître, où ils vont de découverte en étonnement. Quel est ce lieu étrange où ils passent par des climats de toutes sortes, où ils rencontrent différentes ethnies ? Et comment sont-il arrivés ici ? Voilà le fil qui nous conduit au cours des pages.

Les premières découvertes dans cet espace inconnu sont un peu monotones. Le basculement d’un « univers » à un autre laissait présager bien plus qu’une balade à la rencontre de quelques tribus que l’on ne fait que croiser, de faune et de flore largement décrites. On imaginera d’ailleurs facilement l’esprit scientifique de l’auteur attaché à la précision des noms et à la description de chaque espèce.

Ainsi le livre a un peu de mal à décoller pendant cette escapade. Mais l’auteur nous entraîne vers des moments bien plus prenants, avec de la tension et de la peur, des personnages plus impliqués et bien sûr, des révélations bien amenées.

Concernant le style de l’auteur (ce n’est qu’un sentiment personnel et d’autres lecteurs y trouveront leur compte), un petit manque de naturel dans les dialogues, mais aussi dans certaines phrases avec la multiplication d’adjectifs.

Un roman donc, qui a eu, pour moi, un peu de difficulté à prendre son envol mais qui, une fois poussé dans l’action prend de l’ampleur et pourra même, après cette odyssée en terre hostile, vous plonger la tête dans les étoiles.

Pages associées :

Page du livre : https://www.amazon.fr/que-murmurent-%C3%A9toiles-Dominique-Durand-ebook/dp/B01INQAPVQ/

Page auteur : https://www.amazon.fr/Dominique-Durand/e/B004MO2K0S/ref=sr_ntt_srch_lnk_2?qid=1471967366&sr=1-2

Harper de Matthieu Biasotto

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Je crois que quelque part, je t’écris pour expier ce que j’ai fait, en espérant qu’un jour tu puisses comprendre et que tu trouves la force de me pardonner. Il faut que tu saches que j’aurais pu donner ma vie pour toi. Il n’y a pas de quoi être spécialement fier de mes actes et je ne suis pas un enfant de chœur, mais j’ai eu l’audace d’aller jusqu’au bout. Je n’ai pas pu rester dans la légalité, j’ai dû emprunter des chemins parfois obscurs et employer des méthodes dont personne ne peut se vanter. Il m’a fallu fuir Détroit pour le Mexique. C’est comme ça, qu’est-ce que tu veux…

Si je viens à disparaître avant le jour J, si je me fais serrer et que le dénouement m’échappe… On pourra dire de moi que j’ai été un sale type, un violent lunatique, un perdant pétochard et même un escroc sans scrupules. Mais toi qui poses les yeux sur mes mots, tu sauras que j’avais de bonnes raisons et que la vérité nous appartient. Tu sauras que je ne regrette rien et que si c’était à refaire, pour Toi… Je le referais.

   Nous voilà aux côtés d’un homme, sans domicile, errant dans les rues de Detroit, ville dévastée par le chômage. Lui, comme tellement d’autres, a tout perdu. Il raconte son errance, il parle de sa femme et de son enfant, surtout de son enfant, qui lui manque tellement. Tout est tellement sombre. Le sens de la description et la capacité à faire partager le ressenti de Harper sont indéniables. L’impression de vivre ces moments avec lui, ou à sa place, est prégnante.

   (Petit coup de gueule en passant : dire que les SDF sont toujours sales et sentent nécessairement mauvais est un terrible cliché. Bien que je ne connaisse pas les structures d’accueil de Detroit, je suis sûr que, comme ailleurs, une grande majorité des sans domicile prennent la peine de trouver ces lieux pour se laver et avoir des vêtements propres, quand ils ne font pas eux-mêmes leur lessive… Dire que ce personnage, en raison de sa situation particulière est dans cet état, aurait été suffisant.)

   Mais Harper ne fait pas que errer. Il a aussi un but, impossible à définir pour le lecteur. C’est ce qui le pousse, qui le fait avancer. Il a un Plan. Un plan pour quoi ? Pour retrouver son enfant, ou plutôt pour l’aider. Tout reste vague, flou. On se demande à certains moments si Harper n’est pas en train de perdre la raison.

   A la moitié du livre, tout se met en place, l’auteur décide enfin de nous ouvrir un peu les portes de ce secret, de ce Plan. Et vraiment, il faut concéder à M. Biasotto une capacité à nous mener en bateau plutôt rare. Les émotions qu’il nous fait partager créent un voile opaque, un cocon de mal-être nous gardant la tête sous l’eau, incapables de voir au-delà de ce qu’il veut bien nous dire.

Avec ses phrases longues, nécessitant une lecture plus lente, il crée une ambiance particulière qui se marie parfaitement à la vie de sans domicile du héros. Il donne un ton particulier à son texte. Le genre de livre qui se déguste plus qu’il ne se dévore.

   Si j’étais dans l’obligation d’émettre une réserve sur le style, ce serait que certains passages concernant les états d’âme du personnage sont redondants. Pourtant ces quelques répétitions ont leur raison d’être : Harper étant le narrateur, ses pensées sont fixées toujours sur les mêmes regrets et le même but qu’il ressasse sans cesse.

Harper est le vrai coup de cœur de mes lectures estivales.

Pages associées :

https://www.facebook.com/biasottomatthieu/?fref=ts

https://www.amazon.fr/Harper-Thriller-fran%C3%A7ais-Matthieu-Biasotto-ebook/dp/B01FT8NZTU/